Formation à l'utilisation d'un Défibrillateur Automatisé Externe (DAE) | ||||||||||||||||||
La mise en œuvre immédiate de la chaîne de survie multiplie par 10 les chances de survie |
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Le
défibrillateur automatisé externe (DAE) est un appareil
portable, fonctionnant au moyen d'une batterie, de la taille d'une sacoche,
dont le rôle est d'analyser le rythme cardiaque et si nécessaire
de permettre la délivrance d'un choc électrique, ou défibrillation.
Le premier défibrillateur automatique commercial date de 1994.
La
défibrillation précoce associée à la réanimation
cardio-pulmonaire augmente fortement les chances de survie d'une personne
en arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire, principale
cause de mort subite chez l'adulte. Afin que ce geste médical
puisse être effectué le plus précocement, des appareils
simplifiés nommés défibrillateurs automatisés
ou encore défibrillateurs automatisés externes ont été
créés. Ces appareils qui procèdent automatiquement
au diagnostic de la fibrillation ventriculaire, grâce à
un logiciel d'analyse de tracé électrocardiographique
ont vocation à être utilisables par tout le monde. Ils
permettent au besoin de délivrer un choc électrique pour
effectuer la défibrillation. |
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Description | ||||||||||||||||||
Le boîtier est relié à deux électrodes
collantes (patch) à disposer sur la poitrine de la victime, une
en-dessous de la clavicule droite, l'autre sous l'aisselle gauche. Les
électrodes ont un double usage : elles permettent à l'appareil
de recueillir le rythme cardiaque et servent si nécessaire d'interface
de transmission de l'influx électrique vers la victime. Les réglages
de l'appareil sont verrouillés, les seules actions possibles
sont de l'allumer, de l'éteindre, et de délivrer le choc
si l'appareil le demande.
L'appareil dispose d'une carte à mémoire de type mémoire flash enregistrant les paramètres de fonctionnement (les électrocardiogrammes, les séquences de défibrillation, et pour certains modèles les sons ambiants dont la voix des sauveteurs). Les données enregistrées permettront d'effectuer une analyse a posteriori de la situation, donnant à la fois des informations aux service médicaux sur la démarche thérapeutique à entreprendre et dans le cadre du suivi de la matériovigilance et des dispositions médico-légales. On distingue en France deux types d'appareils : le
défibrillateur semi-automatique (DSA) : le sauveteur doit appuyer
sur un bouton pour que l'appareil délivre le choc (semi-automatique).
Le sauveteur peut donc s'assurer que personne ne touche la victime avant
d'autoriser l'appareil à délivrer le choc électrique.
Si ce courant passe par une personne en contact avec la victime, le
risque de blessure pour cette personne est négligeable mais la
victime ne bénéficie pas du choc. Les défibrillateurs
utilisés par les secouristes sont généralement
des DSA.
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Principe | ||||||||||||||||||
C'est en 1956 qu'a lieu la première défibrillation
humaine réussie. La défibrillation est le traitement clef
de certains types d'arrêt cardiaque rencontrés dans 45%
des cas d'arrêt cardio-circulatoire[1]. De la rapidité
de l'utilisation de ce système dépendent les chances de
survie et l'importance des séquelles.
Le défibrillateur automatisé ne doit être posé que sur une personne de plus de un an qui ne respire pas. Bien que le défibrillateur agisse sur le cœur, l'arrêt de la respiration est un critère suffisant pour le grand public car la prise du pouls représente une perte de temps pour un résultat peu fiable. Les personnels formés à la prise du pouls peuvent, quant à eux, constater l'arrêt cardio-circulatoire avant de poser l'appareil. En cas de doute, il vaut mieux installer le défibrillateur automatique car, de toutes façons, il ne choquera que si c'est utile. L'arc électrique doit passer dans le corps au travers du cœur et non pas à l'extérieur, il faut donc : s'assurer
que l'on n'est pas dans une atmosphère explosive (fuite de gaz...)
;
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Arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire | ||||||||||||||||||
L'arrêt cardiaque peut avoir trois mécanismes
:
une
tachycardie ventriculaire (cœur battant à 200 pulsations
par minute, voire plus) ou une fibrillation ventriculaire (battement
extrêmement rapide et désordonné à 300 ou
400 pulsations par minute) se traduisant par une inefficacité
quasi-totale de la fonction pompe ; |
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Conditions de réussite | ||||||||||||||||||
La défibrillation consiste à délivrer
un choc électrique bien calibré (puissance, phase) et
passant au bon endroit, afin de synchroniser à nouveau les contractions
des fibres du myocarde et à permettre au cœur de battre
normalement à nouveau ; elle doit se produire avant l'asystolie.
Le fait de pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire (RCP : bouche-à-bouche associé aux compressions thoraciques) permet de faire circuler le sang oxygéné, donc d'alimenter le cerveau et le myocarde en oxygène, et augmente les chance de réussite de la défibrillation : le cœur étant oxygéné, il reste plus longtemps en fibrillation (cela retarde l'asystolie), on a donc plus de chances de récupérer la victime. Différentes publications récentes ont mis en lumière que la manœuvre du bouche à bouche retarde et complique le massage cardiaque surtout si le sauveteur est seul ; il introduit en outre de l'air supplémentaire dans les voies aériennes et digestives supérieures, ce qui contrarie la circulation sanguine. Cependant, le bouche à bouche reste nécessaire dans de nombreux cas. Dissocier les situations dans lesquelles il est indiqué de celles où il ne l'est pas rendrait la formation à la réanimation plus complexe, alors que la simplicité est un critère essentiel d'efficacité. Il reste donc recommandé dans tous les cas de pratiquer la réanimation classique, en alternant compressions thoraciques et ventilation artificielle. En général, la victime ne reprend pas connaissance au cours de la réanimation, avec ou sans défibrillation. Il est donc nécessaire de poursuivre ces manœuvres jusqu'à l'arrivée des secours. La poursuite de la réanimation doit se faire par une équipe médicale. Selon les pays, celle-ci va se déplacer jusqu'à la victime (Stay and play, cas de la France) ou les prompts secours vont transporter la victime le plus vite possible vers l'hôpital (Scoop and run, cas des États-Unis). Le fait que la défibrillation fasse repartir le cœur ne signifie pas que la personne va survivre ; par ailleurs, si elle survit, elle peut garder des séquelles neurologiques irréversibles. Cependant, la réanimation cardio-pulmonaire est la seule technique connue qui donne de bonnes chances de survie à la victime, et l'utilisation d'un défibrillateur augmente ces chances. |
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Scénario idéal | ||||||||||||||||||
Le
scénario idéal d'une réanimation à l'aide
d'un défibrillateur automatisé est:
Le
sauveteur est présent lorsque la personne s'effondre et reconnaît
une situation d'arrêt cardio-circulatoire : la personne ne répond
pas, ne respire pas et ne réagit pas aux insufflations ; |
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Cas des enfants | ||||||||||||||||||
Dans le cas des enfants, l'arrêt cardiaque
n'est qu'exceptionnellement dû à une fibrillation ventriculaire
(seulement 1 ‰ des interventions au smur pédiatrique de
l'hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, environ 20 % des cas
d'arrêts cardiaques chez l'enfant hors mort subite du nourrisson,
environ 8% des arrêts cardiaques en incluant la mort subite du
nourrisson). Dans la plupart des cas, l'arrêt est consécutif
à un manque de dioxygène (hypoxie, ou anoxie : noyade,
étouffement, intoxication, apnée spontanée) : en
effet, le tissu cardiaque est jeune et sain, il n'y a pas de risque
d'infarctus. Donc la défibrillation est inutile et la pose de
l'appareil retarde inutilement les manœuvres de réanimation
qui elles ont une très grande efficacité : le fait d'apporter
du dioxygène aux cellules va pouvoir faire repartir le cœur
dans la plupart des cas si ceci est fait suffisamment tôt.
Il existe toutefois de rares cas où le cœur sera en fibrillation ventriculaire, notamment en cas de malformation cardiaque ou si l'arrêt cardiaque est dû à un choc électrique. La procédure d'intervention sur un enfant entre un et huit ans est la suivante : si
un témoin est disponible, faire alerter les secours et demander
un défibrillateur ;
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Formation et entraînement | ||||||||||||||||||
Il existe des appareils de formation, moins chers
que les appareils opérationnels, ne délivrant pas de choc
réel, et permettant de simuler plusieurs situations : reprise
de l'activité cardiaque après un ou plusieurs chocs, pas
de reprise de l'activité cardiaque, choc conseillé ou
non conseillé, ou encore défaut de fonctionnement.
Ces appareils peuvent s'utiliser sur des mannequins d'entraînement à la réanimation cardio-pulmonaire classiques. Certains appareils opérationnels peuvent fonctionner en mode formation. Il existe aussi des mannequins d'entraînement spéciaux, encaissant les chocs électriques, pouvant s'utiliser avec des appareils opérationnels. La
formation comprend typiquement une formation (ou un rappel) sur la réanimation
cardio-pulmonaire et une formation à l'utilisation de l'appareil
avec les consignes de sécurité et est enseignée
durant les sessions de formation aux prompts secours. |
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Bibliographie
: Référenciel national du PSC1 : [pdf] RNC PSC1. Consulté
le 28 janvier 2009 circulaire du 24 juin 2004 de la Direction des défense et sécurité civiles relative à la formation des secouristes à l'utilisation d'un défibrillateur semi-automatique The Public Access Defibrillation Trial Investigators: “Public-Access Defibrillation and Survival after Out-of-Hospital Cardiac Arrest.” N Engl J Med 2004 351:637-646 Dupin C., Les défibrillateurs automatiques externes envahissent l’Europe…sans encore convaincre les irréductibles gaulois, [ http://www.jim.fr/ Journal international médical], 21 mars 2005 Whitfield R et coll.: The department of Health National Defibrillator Programme: analysis of downloads from 250 deployments of public access defibrillators. Resucitation n°64, pp 269-277, 2005 Décret n° 98-239 du 27 mars 1998 (JO du 3 avril 1998) fixant les catégories de personnes non médecins habilitées à utiliser un défibrillateur semi-automatique, modifié par le décret n° 2000-648 du 3 juillet 2000 Arrêté du 4 février 1999 relatif à la formation des personnes non médecins habilitées à utiliser un défibrillateur semi-automatique (JO du 12 décembre 1999) Arrêté du 10 septembre 2001 relatif à la formation des secouristes à l'utilisation d'un défibrillateur semi-automatique (JO du 25 septembre 2001) Circulaire du 24 octobre 2001, prise pour l'application de l'arrêté du 10 septembre 2001 relatif à la formation des secouristes à l'utilisation d'un défibrillateur semi-automatique (NOR : INT/E/01/00279/C) Use of Automated External Defibrillators for Children: An Update — An Advisory Statement From the Pediatric Advanced Life Support Task Force, International liaison committee on resuscitation, R.A. Samson et coll. (ILCOR), Circulation 2003, n°107, p3250 [2] Question au Sénat français : Équipement de certains lieux publics de défibrillateurs semi-automatiques (3 février 2005) |
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Références
: Guide national de référence - Formation à l'utilisation
du défibrillateur semi-automatique (GNRFUDSA), Direction de la
défense et de la sécurité civiles, Bureau de la formation
et des associations de sécurité civile, éd. ministère
de l'Intérieur (France), 2002, téléchargeable sur
le site de Secourisme.net [archive] (PDF, 133 pages, 2,9 Mo) -Le quotidien du médecin - avril / mai 2007 - a et b Référenciel national du PSC1 : [pdf] RNC PSC1 [archive]. Consulté le 28 janvier 2009 - Article urgences pédiatriques sur urgence-pratique.com [archive] - (en) Use of Automated External Defibrillators for Children: An Update [archive] -Le quotidien du médecin [archive] -Jim.fr [archive] - REANIMATION CARDIO-PULMONAIRE : C’EST L’ACCES AU DEFIBRILLATEUR QUI COMPTE. OU LE PUBLIC ACCESS DEFIBRILLATION A MONTBARD [archive] - http://www.lindependant.com/articles/2009/03/31/20090331-INDEPENDANT-Les-P-O-departement-pilote.php5 [archive] -Dupin C., Les défibrillateurs automatiques externes envahissent l’Europe…sans encore convaincre les irréductibles gaulois, [ http://www.jim.fr/ [archive] Journal international médical], 21 mars 2005 -Whitfield R et coll.: The department of Health National Defibrillator Programme: analysis of downloads from 250 deployments of public access defibrillators. Resucitation n°64, pp 269-277, 2005 -(en) + (nl)Use of automated external defibrillator by first responders in out of hospital cardiac arrest: prospective controlled trial [archive] -The Public Access Defibrillation Trial Investigators: “Public-Access Defibrillation and Survival after Out-of-Hospital Cardiac Arrest.” N Engl J Med 2004 351:637-646 |
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